L’histoire d’amour entre les femmes et Pierre dans Providence mène Bernard Fortin dans toutes sortes d’aventures. Heureux de voir son personnage prendre de la maturité, ce dernier sait tout de même que la chair est bien faible lorsqu’il s’agit de séduction.
«Je sens que ce gars-là n’est plus le coureur de jupons qu’il était. Il est en train de s’arrimer et de devenir plus stable, mais il ne sera jamais insensible à la présence féminine autour de lui. Il y a quelque chose de très valorisant pour lui dans la séduction, quelque chose qui lui apporte aussi un certain respect», affirme son interprète, Bernard Fortin.
Alors que les amateurs du célèbre téléroman ont découvert avec Véronique (Maxim Morin) qu’elle a contracté le VIH, Pierre lui a témoigné tout son amour et lui a promis de rester à ses côtés. «Il lui a dit qu’elle était la femme de sa vie, mais, curieusement, c’est elle qui veut partir. Elle est jeune et n’est pas sûre de vouloir s’embarquer comme ça», explique l’acteur.
Bien qu’il n’ait aucune idée des projets de l’auteure Chantal Cadieux, Bernard ne serait pas surpris que le père de famille retombe dans les bras de celle qu’il a toujours aimée, Solange (Marie-Hélène Thibault).
«Pierre et Solange forment un couple naturel. Ils étaient formidables à l’écran», s’exclame ce dernier, qui achève tout juste de tourner la saison 6. Quand cette dernière sera diffusée en septembre à Radio-Canada, les comédiens plongeront rapidement dans les textes de la septième saison afin de continuer de profiter de la température clémente pour enregistrer des scènes extérieures à Oka.
Fidèle à Sorel
C’est d’ailleurs souvent après une longue journée éreintante à Oka, que Bernard reprend sa voiture pour rouler jusqu’à Sorel, où il joue dans Sous-sol à louer jusqu’au 4 septembre, au Théâtre du Chenal-du-Moine. Voilà déjà neuf étés consécutifs que l’acteur se retrouve sur cette charmante scène de la Montérégie. En plus de trouver l’endroit pratique géographiquement (il habite sur la Rive-Sud), il éprouve un grand sentiment de fidélité pour les gens de la place.
«Avec les années, on en vient à bien connaître le public des lieux. À Sorel, les gens souhaitent voir des pièces drôles et dynamiques avec de grosses distributions. Ils aiment les comédies de farces et de mensonges ou de portes et de tromperies», explique celui qui est toujours consulté par les producteurs pour le choix de la pièce à jouer.
Cette année, c’est à une reprise que les gens sont conviés, puisque Bernard Fortin y tenait le même rôle, sur la même scène, il y a 18 ans. La comédie raconte l’histoire d’un chômeur qui décide de louer son sous-sol pour arrondir ses fins de mois. Astucieux, il loue l’appartement à une femme qui travaille à Toronto la semaine, et qui donc ne l’occupe que les fins de semaine et, durant la semaine, il le loue à un étudiant. Le plan du propriétaire est parfait jusqu’à ce que sa locataire décide de ne pas aller travailler pendant quelques jours.
Bien content de reprendre un rôle qui a déjà été très efficace dans le passé, le comédien précise qu’il le joue de manière un peu différente cette fois: «Avec l’expérience, on prend le temps de faire les choses. Puisque je connaissais déjà les moments forts, ça m’a permis de mieux les exploiter.» Comme le bon vin, l’homme de 53 ans avoue qu’il se bonifie en tant qu’acteur en prenant de l’âge. «Comme amoureux aussi!», laisse entendre celui qui partage la vie de la même femme depuis 32 ans.